Le café en capsule, too much ou juste prix ?

Hier soir sur M6, un petit dossier consacré au café en capsules a été diffusé sur Capital. Il reprenait le parcours d’une capsule vendue par toutes les grandes marques, et mêmes des plus modestes, pour au final répondre à une question simple : est-ce le juste prix ? Donner une réponse définitive serait beaucoup trop compliqué car il existe de multiples paramètres à prendre en compte... Club café Gourmet a tenu à ajouter sa petite touche personnelle et faire sa propre synthèse de la chose. Nous reprendrons les principales étapes déterminantes dans la production d’un café final savoureux pour justement se donner une véritable idée de la chose.

De bons fruits

Le premier point important est sans nul doute la qualité de la matière première. Comme pour toute matière première, le choix de celle-ci est prédominant pour l’obtention d’un produit final de qualité. Rappelons que le café est issu d’une plante nommée cafier qui produit par la suite un fruit. Bien évidemment, selon les régions et les méthodes de culture, le fruit ne sera pas la même et ne délivrera pas les mêmes arômes. Et comme pour toute culture, certaines sont plus prisées que d’autres de par leurs promesses en terme de produit final (contrairement aux cultures destinées à la grande consommation). C’est un peu comme les différents cépages pour faire simple.

Avoir une production d’un fruit unique et alléchant, c’est bien. Mais savoir récolter et choisir le fruit à bonne maturité pour une qualité optimale, c’est mieux. C’est pourquoi, comme dans toute industrie, le savoir-faire des cultivateurs fait toute la différence. Inutile de vous faire un dessin, entre une poire bien mûre, sucrée et juteuse choisie soigneusement à la main et des poires prises en grappes par une machine, on n’obtient pas la même résultat.

Arrive ensuite la prochaine étape et l’une des plus importantes. Jusqu’ici nous étions centrés sur la matière première, sa production et sa récolte. C’est un peu comme dans Top chef, on peut avoir de superbes légumes mais encore faut-il savoir les cuisiner et les assaisonner pour obtenir un bon pot-au-feu. Eh bien ici, c’est pareil ! Nous avons nos beaux fruits de caféiers d’où proviennent nos bons grains et il faut désormais passer à la torréfaction.

La torréfaction, c'est quoi exactement ?

Un mot bien peu commun pour une pratique assez simple en fait. C’est la « cuisson » pour parler vulgairement même si la technique est particulière. Le but, c’est faire griller le grain à la juste température et durant la bonne période pour qu’il révèle par la suite les meilleurs arômes possibles. C’est là que se démarquent les grands « torréfacteurs » qui savent tirer les meilleurs de leurs grains quels qu’ils soient (puisque chaque type de récolte a ses propres spécificités en terme de torréfaction). Et qui plus est, si leurs grains sont d’excellente qualité, il y a encore plus de chances pour que le résultat soit exceptionnel.

J’ai le café… Mais les capsules dans tout ça ?

On y arrive. Après ces différentes étapes, on obtient donc nos grains torréfiés qui sont par la suite moulus. Cependant, il y a deux grandes familles de grains : le robusta et l’arabica. De manière générale, votre café est une combinaison de ces deux types de grains moulus  (exception faite pour le 100% arabica bien entendu) aux dosages et aux saveurs différentes selon leur provenance. C’est d’ailleurs là aussi que se joue l’un des derniers enjeux majeurs pour les torréfacteurs : le subtil mélange entre les arômes qui devient, ou est devenu, l’étape la plus décisive pour se démarquer.

Mais recentrons-nous sur notre trame principale à savoir la capsule. Après que le subtil mélange soit défini, il ne reste plus que la dernière étape : le conditionnement. Qu’on se le dise tout de suite, c’est surtout ça qui coûte cher en vérité, plus que le café en lui-même…  Pour que ce dernier conserve au mieux ses saveurs, il faut un emballage spécial (en aluminium généralement), hermétiquement fermé et qui plus est à l’unité. Saupoudré le tout d’un bon packaging global assez luxueux, d’une communication axée sur le côté glamour et « hype » du produit et vous obtenez… Une capsule qui, pour la même quantité de café moulu, coûte de 5 à 15 fois plus cher que ces cafés moulus classiques par exemple.

C'est de l'escroquerie, c'est nul alors ?!

Le fait est qu’il y a tout de même certains avantages indéniables. Avoir son café rapidement grâce à une machine adaptée, des choix presque infinis et un usage unique offrant la possibilité de varier les plaisirs à chaque instant… Est-ce le juste prix ? Est-ce que ça en vaut réellement la peine ?  C’est à vous de voir…

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